« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Pan-pan

 

 

    

 

 

     Je sors, d’entre hier et demain — volatilisé comme le bruit arc-en-ciélé, que font deux bouteilles, vidées, que l’ivrogne, en un raccourci plastique, base contre base, exécute, à son avis, capitalement.

    Une balle se promène par les rues, les boulevards, — Qu’ils sont moelleux ces humains ! Sur ma ligne zig-zag, je voltige, bondissant de là en soie froufroutante marquise, au déchargeur de charbon à carrure métallique. Je bondis le pan-pan ! Du rythme, mon nègre, adamantin ! Si un jour tu devienne apache, tu aimeras ton revolver. Pan-pan ! Pan-pan ! — Est-ce moi ou un excentrique américain — pan-pan — dont le « moi », élastique, est une balle en caoutchouc !

    Pan-pan — l’émeute ! Terrassiers, la contradiction diplomatique demande des débardeurs. Toute la vie cinématographique se déroule au journal à la dernière page : mécanique mensonge moral, à la réclame tam-tam. Polygamie, tam-tam. — Les types hilarement intéressants sont les mythiques cochers de fiacre, les racoleurs et la rue, nuitement, tous les co-locataires.

Clément Pansaers / Le pan-pan au cul du nègre (extrait)