« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

cronicas sotrani - chroniques d'en dessous

 

 

 

 

 

 

il ne pousse rien, j’ai peur de gaspiller la vie

pourtant, la canicule de cet été me rassure, m’apaise

comme le vacarme des cigales, entêtant, qui descend de la colline

sentiment béat : il emplit ma page

 

pauvres misérables qui faites marcher vos climatiseurs

comment pourriez-vous retrouver la béatitude de l’été, confinés

dans l’air glacé, synthétique, des ateliers de pollution qui

empoisonnent le voisinage, tellement bruyants que l’on entend

plus les cigales de la colline !

 

souffleurs de pestilence

siffleurs d’ordure

 

 

……………………

 

 

ren, creisse ren, ai paur de mi bregonear la vida

mi rassegura pura lo canhart d’èeste l’estiu, m’apaga

coma lo bacan dei cigalas, entestant, que cala d’a la cuòla

beat sentiment : emplisse la mieu pàgina

 

paures malaürós que fetz virar lu vuòstres climatisators

coma pouriavatz trovar la beatitud d’estiu, serrats en l’ària gelada,

sintética, dei fàbricas de brutesc qu’empastisson la vesinança,

bruissenti si que plus li cigalas de la cuòla !

 

bofaires d’empudor

sublaires d’aulesc

Joan-luc Sauvaigo / cronicas sotrani - chroniques d’en dessous (extrait)