« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Séguidille

 

 

 

 


Que Juan, s'il le faut, se pende

Pour ton corps aux refus divins

Dona Cinthia, ma trop grande ;

J'ai pour me consoler, les vins.

 

Que Jaime, s'il se croit coupable,

S'oublie aux poisons nuageux

Dona Blanca, ma trop palpable.

J'ai, pour me consoler, les jeux.

 

Que Nunez, s'il le peut, s'amuse

À vous chanter en séguidilles

Dona Inésile, ma Muse,

J'ai, pour me consoler, les filles.

 

Que Gomez, s'il le veut, s'enfroque

Pour ton remords adolescent,

Dona Ellénor, je m'en moque :

J'ai pour me consoler, le sang.

 

Que Navarro s'indigne et peste

De l'aube à minuit contre vous

Dona Lorença aux doigts doux...

J'ai, pour me consoler, le reste.

Oscar Milosz (Oscar Vladislas de Lubicz-Milosz) / Chansons et danses d'autrefois.