« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Près de Voghera / Presso Voghera

 






Tout jeter à nouveau : cette terre

qui est déjà novembre, qui brûle à voix basse,

ronces, chaumes, souvenirs. ceux que tu croises

ont chapeau, col relevé, le souffle court.

Et des champs, et des petites villes,

toutes les rues de partout se résument

à ce bout de berge : tu marches

lentement, tu comptes les cailloux, tu ne sais rien.

 

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Gettare di nuovo tutto : questa terra

che è già novembre, e brucia sottovoce,

ricordi, rovi, stroppie. Chi t’incontra

ha bavero e cappello, fiato duro.

E campi, e cittadine,

tutte le strade di tutti i luoghi si riassumono

in questa tratta d’argine : cammini

adagio, conti i sassi, non sai niente.

Fabio Pusterla / Deux rives
traduit de l’italien par Béatrice de Jurquet et Philippe Jacottet.
(Cheyne)