« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Sans crier gare

 

 

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une nuit j’ai l’hydre au cœur

je me suis tran­ché les vei­nes et je bois du café

la lune s’ennuie sur la table

entre le sucre et les bis­cuits

 

j’étais le vent j’étais la mer et les étoi­les

j’étais la chan­delle au hublot la coquille et le grain de sable

 

mon regard toile lan­ci­nante

s’incruste l’ensei­gne en feu

l’affi­che hurle en ma cer­velle

les let­tres d’un sui­cide aigu

 

la rue s’échiffe aux doigts gourds de la nuit

j’étais le pas­sant le pavé le ter­rain vague la cen­dre








 

Paul Cham­ber­land / Terre Qué­bec