Le Coupable
Par domcorrieras, le dimanche 17 mai 2015 - Poèmes & chansons - lien permanent
Trop de jour trop de joie trop de ciel
la terre trop vaste un cheval rapide
j’écoute les eaux je pleure le jour
la terre tourne dans mes cils
les pierres roulent dans mes os
l’anémone le ver luisant
m’apportent la défaillance
dans un suaire de roses
une larme incandescente
annonce le jour.
absence de tonnerre
éternelle étendue des eaux pleurantes
et moi la mouche hilare
et moi la main coupée
moi je mouillais mes draps
et j’étais le passé
l’aveugle l’étoile morte
chien jaune
il est là lui
l’horreur
hurlant comme un œuf
et vomissant mon cœur
dans l’absence de main
je crie
je crie au ciel que
ce n’est pas moi qui crie
dans ce déchirement de tonnerre
ce n’est pas moi qui meurs
c’est le ciel étoilé
le ciel étoilé crie
le ciel étoilé pleure
je tombe de sommeil
et le monde s’oublie
enterrez-moi dans le soleil
enterrez mes amours
enterrez ma femme
nue dans le soleil
enterrez mes baisers
et ma bave blanche.
Georges Bataille / Poèmes de la Somme athéologique