LA BONNE AVENTURE
Par domcorrieras, le dimanche 3 mai 2015 - Poèmes & chansons - lien permanent
I
En allant de vergne en villes
Et de cambrousse en lieu-dit,
J’ai volé des cambrelines
Et des garçons de Paris.
La roulotte poussait l’âne
Né près des Saintes-Marie,
Un tambour à la fenêtre
Se balançait dans un’ cage
Où tremblaient de très beaux bruits
Refrain
En allant de ville en ville
Et de village en lieu-dit,
J’ai volé des cambrelines
Et des garçons de Paris.
II
Les tant frêles écuyères,
Les maillots roses si déteints,
La Main de Gloire éphémère,
Le tambour du Tabarin,
Les tréteaux si crucifères
Apportaient en ce chemin
Jeu de tarots et de belotes
Et les secrets de la main
Complice de ce qu’on chuchote.
Refrain
Les tant frêles écuyères,
Les maillots ros’s si déteints,
La Main de Gloire éphémère
Nous indiquaient le chemin.
III
Nous allions comme des fouines,
La route effaçait nos pas,
Aux cahots de nos verdines
Vers des nords blêmes et gras.
Près d’une place publique
Un messier leva la main :
— « Couchez-vous, filles profanes,
C’est l’asile des Gitanes
Et des poèmes forains. »
Refrain
C’était le bout de la route
La chanson mourut un peu.
On mit la Bonne Aventure
Dans un lit de beau foin bleu.
Pierre Mac Orlan / Chansons pour accordéon