Nord
Par domcorrieras, le dimanche 14 septembre 2014 - Poèmes & chansons - lien permanent
Levant ni betterave
ni sang,
rouge rose-de-mer.
J’ai amplifié mes battements de cœur
mille fois,
les bêtes au départ intriguées
ont ensuite convenu que j’étais
un autre tonnerre humain.
Tandis que je parlais direct à dieu
mon attention a lentement décru.
J’ai tant de choses en tête.
Je me suis entraîné
à me faire aussi fort
que l’eau.
Après toutes ces années
à retenir le monde entier
je le laisse maintenant rouler à flanc de colline
et sombrer dans le fleuve.
Un arbre en appelle
toujours un autre,
lorsque je foule encore
cette terre non dite.
Je me suis rêvé
de longtemps
à l’endroit
où je suis.
Par une journée froide
ours, coyote, grues.
Par une nuit de pluie
un loup aux yeux jaunes.
Par un jour de vent
onze faucons crécelles
me regardant de haut.
Par un après-midi brûlant
les corbeaux flottaient au-dessus
du fleuve, là, où je me suis
laissé noyer.
En pays inconnu
au loin tout là-bas
j’ai marché la nuit
pour me terroriser.
Quel est cet autre,
partageur de secret,
celui qui dirige la main
qui vient tordre le cœur,
et la voix qui m’appelle
entre plume et pierre
l’heure d’avant l’aurore ?
De quelque façon
j’ai pris la forme
d’un vieil homme brun
dans un manteau vert.
Ayant rempli toutes
mes obligations
mon cœur s’en va léger
dans la danse descendre.
Jim Harrison / Autres poèmes