« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

SUR L'AIR «LENTE PSALMODIE»

 

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En chercheuse recherche, enquête et quête,

                 Par la froide froidure, et la claire clarté,

  Mon tourment me tourmente et ma peine me peine.

  Tiédeurs soudaines, poussées de froid : repos pénible,

                       Et bien dur à passer.

     Avec trois coupes, avec deux bols de vin léger,

  Comment tenir, ce soir, contre le vent furieux ?

                 Au passage des oies,

                 Mon cœur se brise :

  Ce sont des amies d'autrefois.

 

 

  Jonchant le sol, les fleurs jaunes s'entassent,

                 Flétries, meurtries ;

  Car aujourd'hui, qui se soucie de les cueillir ?

                 A la fenêtre, sans bouger,

     Comment pourrai-je, toute seule, attendre les ténèbres ?

     Les sterculiers … et, par surcroît, cette pluie fine…

  Qui, dans le crépuscule, tombe, tombe, goutte à goutte…

                       Ma condition,

  Le mot : douleur suffirait à l'exprimer ?

Li Ts'ing-tchao (née vers 1084, morte après 1141), la plus célèbre poétesse chinoise. Traduction Leang P'ei-tchen.