La décomposition, Le silence.
Par domcorrieras, le vendredi 14 décembre 2012 - Poèmes & chansons - lien permanent
Figées demeurent les âmes sous l'assise de la forêt,
sous la plante visqueuse de son pied.
À travers ses vallons lapidés.
À travers leurs affaissements d'éboulis,
Là où naguère la neige avait caché
son mufle humide dans les ravins.
Là où résonne, sans être entendu,
le souffle d'éboulis des fauves.
Les âmes qui descendent lentement sur terre,
comme des navires hercyniens,
et fendent le cadenas de l'ombre et
son haleine végétale.
Figés, les chênes qui se frayent un chemin dans le gland.
Leur poussière — comme le petit
qui se fait une place sous le ventre de sa mère.
L'églantine.
L'ombre — véritable. Le signe — inconnu.
Oh, et au dessous de tout ça,
la décomposition, son silence non dissimulé.
La plante visqueuse de son pied.
Linda Maria Baros / Le Livre de signes et d'ombres / III Le musée virtuel des signes