La flèche empoisonnée
Par domcorrieras, le mardi 16 février 2010 - Poèmes & chansons - lien permanent
Assez de poison pour te faire
délirer, & de chaînes
pour t’entraver, & une fois
que la flèche a été tirée
& qu’elle s’est plantée, ma foi
c’est comme l’histoire de la mouche & du cheval :
je veux dire qu’une mouche après avoir piqué un cheval
s’empresse d’en piquer un autre
& je veux dire aussi que cette flèche
est comme une femme enceinte
affamée de viande
& même si elle ne perce pas ta peau
tu meurs
& si elle t’atteint et fait son office
tu meurs
& si elle ne fait que t’effleurer avant de retomber
tu meurs
& tant que tu épargneras mon sang
peu m’importe celui que tu atteindras
tue-le
je ne lèverai pas le petit doigt pour l’empêcher
C’est un feu que j’allume
& c’est un feu que je brandis
& c’est une ombre qui s’enflamme
& c’est le soleil qui prend feu
parce que le poison dont je dispose est plus puissant
que les balles
& plus bruyant que le tonnerre
& plus brûlant que le feu
& que m’importe celui qu’il atteint, tue-le !
je ne lèverai pas le petit doigt pour l’empêcher
tant que tu épargneras mon sang
Peuple Haussa (ou Haoussa) / La flèche empoisonnée