Je reste en vous granit que RIEN ne peut changer
Par domcorrieras, le samedi 6 février 2010 - Poèmes & chansons - lien permanent
à la mémoire d’Essenine et de Maïakovski, assassinés par le régime soviétique.
Je ne suis plus qu’un homme qui dit ce qu’il est :
Je n’ai plus du tout besoin de style compliqué ;
J’ai besoin seulement de quelques mots trempés dans les ruisselets
Et de quelques images, truites argentées que je prends nu-pirds.
Pour confesser : les ouvrirers, les paysans m’ont tout donné.
Je dois à ces très grands, très purs tout ce que jai ;
De leur âme indomptable, internissable ils m’ont armé,
Ils m’ont appris : “Sois amour, pitié, bonté ;
Recherche ce qui EST, jamais ce qui PARAIT ;
Surtout ne soit jamais stalinisé.“
Quand un mot chante en moi, c’est qu’il voulait en eux chanter
Je ne suis pas venu pour vivre en privilégié ;
J’ai la main prise dans une grande main de fidélité ;
On ne peut m’apprivoiser avec des bouquets de célébrité ;
Aucun moyen de mener au banquet des léttrés.
Les poèmes pour moi ne sont pas un banquet,
Mais manière plus sûre et plus dure de travailler.
Paysans, ouvriers, surgi de vous, aventuré
Sans rien trahir parmi les grands messieurs mauvais,
Je reste en vous granit que RIEN ne peut changer
Armand Robin