« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

HEURE ÉTOI­LÉE (1920)

 

 



 

Le silence arrondi de la nuit,

Point d’orgue

De l’infini.

 

Je sors tout nu dans la rue,

Ivre de vers

Per­dus.

 

Le soir, cri­blé

De chants de grillons

Retient le feu fol­let

Mort

Du son,

Cette lumière musi­cale

Que per­çoit

L’esprit.

 

Les sque­let­tes de mille papillons

Dor­ment dans mon enceinte.

 

Il passe une jeu­nesse de bri­ses fol­les

Sur le fleuve.

Federico García Lorca / Livre de poè­mes