« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

je la vois danser devant mes yeux


 




XV

 

 

     Je cours comme le cerf mus­qué, enivré de son pro­pre par­fum, court à l’ombre de la forêt.

     La nuit est une nuit de mai, la brise est une brise du midi.

     Je perds ma route et j’erre ; je cher­che ce que je ne peux trou­ver ; je trouve ce que je ne cher­che pas.

     De mon cœur monte l’image de mon désir ; je la vois dan­ser devant mes yeux.

     L’étin­ce­lante vision s’envole.

     Je tente de la sai­sir ; elle m’échappe et me laisse égaré.

     Je cher­che ce que je ne puis trou­ver, je trouve ce que je ne cher­che pas.

Rabin­dra­nath Tagore / Le Jar­di­nier d’Amour