« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

La que­relle

 

 




Sogbo désire obte­nir le gou­ver­ne­ment de la Terre. Mais Mawu-Lisa lui pré­fère le fils aîné Sag­bada. Celui-ci, en assem­blant son héri­tage, ne par­vient pas à empa­que­ter l’eau et le feu. Son frère jaloux retient l’eau et l’empê­che de tom­ber sur la terre. Il espère ainsi que les hom­mes le récla­me­ront comme sou­ve­rain, lui qui empê­che l’eau de tom­ber. Pen­dant ce temps, la cani­cule s’étend sur toute la Terre. Les hom­mes n’ont plus rien ni à man­ger ni à boire. Ils se plai­gnent auprès de Sag­bada.

Mawu-Lisa est mis au cou­rant de la situa­tion et envoie Legba sur Terre. Celui-ci pro­met à Sag­bada de tout arran­ger et, ren­tré au ciel, il envoie à Sag­bada l’oiseau Otutu por­teur du mes­sage sui­vant : « Allume un feu si grand que la fumée monte jusqu’au ciel » et il dit à l’oiseau de chan­ter sitôt le feu allumé.

Alors Legba se rend chez Mawu-Lisa. Il lui dit que le feu ris­que de tout con­su­mer sur terre et dans le ciel. C’est pour­quoi le créa­teur ordonne à Sogbo de faire tom­ber la pluie et décide que désor­mais la pluie sera com­man­dée depuis la terre. Otutu res­tant sur terre et devant se met­tre à chan­ter cha­que fois que le sol serait brû­lant.








 

Fer­nand Comte / Larousse des mytho­lo­gies du monde /
Mawu-Lisa, les dieux jumeaux Fon, orga­ni­sa­teurs du monde. Andro­gy­nes, jumeaux ou au moins frère et sœur, Mawu et Lisa sont à l’ori­gine de la créa­tion et de la civi­li­sa­tion des hom­mes et arbi­trent les riva­li­tés de leurs enfants.
Illustration : Figurines Yoruba.