« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Appel des oiseaux

 

 

 

 

 

Epo­po­poï popoï, popo­po­poï popoï,

Ho! Ho! venez ici petits frè­res ailés,

Pico­reurs des champs bien semés,

Gri­gno­teurs d’orge en gran­des ban­des,

Man­geurs de grains en sara­ban­des,

Clairs babilleurs, vite envo­lés,

Qui dans les sillons amas­sés

Chan­tez votre chant mince et gai,

— Tio­tio­tio­tio tio­tio­tio­tio —

Tous ceux qui parmi les jar­dins

Gri­gno­tez le lierre et ses brins,

Mon­ta­gnards bec­que­teurs d’oli­ves,

O man­geurs de mûres sau­va­ges,

Venez à mon chant, à coups d’ailes vives,

— Trioto, trioto, toto­brix —

Vous qui dans les creux maré­ca­ges

Hap­pez le mous­ti­que cui­sant,

Et vous qu’abrite aux bords mouillés par la rosée

Mara­thon dont les prés sont char­mants,

Et toi, ma belle oiselle aux plu­mes bigar­rées,

Ma per­drix, ma per­drix,

Et vous qui sur la houle et parmi les alcyons,

Volez par lar­ges ban­des, allons!

Venez ici pour les nou­vel­les :

On ras­sem­ble en ce lieu les oiseaux au long cou!

En effet, ma foi, nous vint-il

Je ne sais quel vieillard sub­til,

Malin d’esprit et de pro­jets,

Et dont il faut déli­bé­rer.

Pres­sons! Pres­sons! Pres­sons! Pres­sons!

Toro­to­ro­to­ro­to­ro­tix

Kik­ka­baü kik­ka­baü

Toro­toro — toro­li­li­lix! 



 

 

 

Aris­to­phane (envi­ron 450-375 avant notre ère) / Les oiseaux. Antho­lo­gie de la poé­sie grec­que par Robert Bra­sillach, édi­tions Stock.