« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Horreurs

 

 

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I

 

Il me semblait marcher dans quelque marécage,

        D'obscures horreurs rampant alentour,

L'air était empli de sombres visages,

        Il faisait noir comme dans un four.

 

 

2

 

Je vis un monstre s'approcher rapidement,

        Il était vert à faire peur,

Un de ceux qui mangent les gens,

        Une vraie vision de terreur.

 

 

3

 

Je ne pouvais parler, je ne pouvais m'esquiver,

        Alors je tombais face contre terre,

Je vis les yeux du monstre rivés,

        Horribles qui me regardaient!

 

 

4

 

Au cœur de mes soupirs à peine étouffés,

        De mes profonds gémissements,

J'entendis une voix : « M. Jones, réveillez

        Vous! Cessez de hurler en dormant! »














 

Lewis Carroll / Le magazine du presbytère (œuvre de jeunesse, l'auteur n'a alors que 18 ans...)