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Tout en cherchant le «quantum d'action»

La pinturelle, la pinture re le, la pinture re le la...

Tout en cherchant le «quantum d'action»

Combien d'expériences il pinturlura là

La pinturelle, la pinture re le, la pinture re le la.

Il me fallait trouver en peinture ce «quantum d'action» qui régit aujourd'hui les structures microphysiques de la matière, et cela ne pouvait se trouver que par ma capacité de provoquer — provocateur suprême que je suis — tous les genres d'accidents pouvant échapper au contrôle esthétique et même animiste, afin de pouvoir communier avec le cosmos... la pinturelle, la pinture re le, la pinture re le la... la cosmorelle, la cosmo re le, la cosmore re le la. Je commençais par le tout-à-l'égout... la pinturelle, la pinture re le, la pinture re le la... l'égouterelle, l'égoutere re le, l'égoutere re le la. J'exprimais les boues et les substances de pieuvres pieuveuses du fond de la mer. Avec des pieuvres vivantes je pieuvrais. J'ai fait peindre aussi les oursins, leur injectant de l'adrénaline pour convulser leurs agonies, tout en leur plantant au milieu de leurs cinq dents de la bouche d'Aristotèle une tige capable d'enregistrer leur moindre oscillation sur une surface paraffinée. Je profitais d'une pluie de petits crapauds tombés du ciel au cours de l'orage pour qu'ils dessinent eux-même, par leur propre éventrement, une broderie crapaudienne d'un costume de Don Quichotte. Je mêlais des femmes nues aux corps trempés de peinture, converties en torchons vivants, mêlées à des porcs tout frais châtrés et des motocyclettes, moteur en marche, le tout enfermé dans des sacs appropriés à recevoir des maculations imprévisibles. Je faisais exploser des cygnes vivants truffés d'une pomme grenade afin de pouvoir enregistrer stoboscopiquement la moindre déchirure viscérale de leur physiologie quasi vivante.

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Salvador Dali / Les moustaches radar (1955-1960) / Septembre 1960