« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Ballade (de bonne doctrine)

 

 

« Car, ou soiës porteur de bulles,
Pipeur(s) ou hazardeeur(s) de dez,
Tailleur(s) de faulx coings, et te brulles
Comme ceulx qui sont exchaudez,
Traictres parjurs, de foy vuidez,
Soiës laron(s), raviz ou pilles,
Où en va l’acquest, que cuidez ?
Tout aux tavernes et aux filles.

« Ryme, raille, cymballe, fluctes,
Comme folz fainctilz, eshontez,
Farce, broulle, joue de fluctes,
Faiz es ville et es cytez
Farces, jeuz et moariltez,
Gaigne au berlant, au glic, aux quilles,
Aussi bien va… or escoutez !
Tout aux tavernes et aux filles.

« De telz ordures te reculles ?
Labourre, faulches champs et mulles,
S’aucunement tu [n’]es lectrez;
Assez araz… se prenz en grez !
Mais, se chanvre broyës ou tilles,
Ne tens ton labour qu’as ouvrez
Tout aux tavernes et aux filles ?

« Chausses, pourpoins esguilletz,
Robes et toutes vos drapilles,
Ains que fassiez piz, portez
Tout aux tavernes et aux filles !

François Villon / Le Testament