« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Sacrement

 



Nuages blêmes primevères

Que vous sculptez dans le printemps

D'un large rire en bandoulière

Ou d'un amour tambour battant

Ne tachez pas votre lumière

D'un bijou terne ou impotent.

 

Brillez brillez frimousses claires

N'allez noyer les yeux du temps

Que dans la mousse des bruyères

Ou dans l'odeur de vos vingt ans.

 

Et vous puceaux de sanctuaire

Troublés par un voile hésitant

Cœur vertueux gueule olivaire

Après vos gestes pénitents

Il faudra violer la rosière

Qui cache un soleil éclatant.

 

Brillez brillez frimousses claires

N'allez noyer les yeux du temps

Que dans la mousse des bruyères

Ou dans l'odeur de vos vingt ans.

 

 

26 novembre 1956.

Alphonse Pensa / Les mains crépusculaires