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Par domcorrieras, le vendredi 26 janvier 2018 - Poèmes & chansons - lien permanent
Nous errons dans l’inconsistance,
mais il y a certains abandons au consistant,
certains replis du neutre sur ce qui ne l’est pas,
certaines chutes dans la densité
qui somnole dans les choses,
dans lesquelles le vertige de n’être rien nous arrache.
C’est alors que naît
la plus péremptoire des sensations
que puisse éprouver un homme :
il existe un creux qu’il faut combler.
Aussi une vie change-t-elle parfois
pour devenir son propre envers.
Jusqu’à ce que surgisse en l’homme
une sensation encore plus irréversible :
il existe un creux qu’il faut vider.
Roberto Juarroz / dixième poésie vericale