« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

ligue de lierre


 

 

 

 

sans amour sur un banc près du green

illuminée l’ample surface d’avril

des étudiants jouaient comme de jeunes chiens

dans la lumière du soleil avec des ombres longues, ainsi

ai-je compris un modèle perd sa forme

se dissout comme dans la chaleur du printemps

puis à nouveau le gel sur les flaques, comme si

tout n‘était qu’à venir, le vieux bandit de ce qui est autre

sur l’herbe brunâtre l’état

paraissait sans mystère, des bus partaient

vers le liban ou à canaan en faisant le tour du green

glissaient dans la terre promise où en revenaient

avec des inscriptions lumineuses, plans de villes, cartes

de menus, papiers d’hôtels et papes

auxquels on s’habitue comme à la

vapeur des pensées sur la ville de tête

à la voix à l’extérieur de l’image

qui s’unit pour une courte durée

aux plus grands bobards

et au cri de ceux qui jouent

Michael Speier
traduit de l’allemand par Jean Portante