QUAND J’ÉTAIS UN ENFANT
Par domcorrieras, le dimanche 31 décembre 2017 - Poèmes & chansons - lien permanent
Quand j’étais un enfant
Un dieu souvent me retirait
Des cris et du fouet des hommes.
Je m’amusais alors en sûreté
Et bien avec les fleurs du bois,
Et les brises menues du ciel
S’amusaient avec moi.
Et tel tu réjouis
Les plantes jusqu’au cœur
Quand elles tendent vers toi
Leurs bras si tendres,
Tel dans mon cœur tu fis
Entrer la joie, Hélios paternel !
Et tout comme Endymion
Je fus ton préféré, lune sacrée !
O vous les dieux ! vous tous
Amicaux et fidèles,
Si vous saviez combien
Mon âme vous aima !
Dans ce temps il est vrai, je vous appelais
Pas encore par votre nom, ni vous non plus
Ne me nommiez jamais, ainsi qu’entre eux les hommes
Comme s’ils se connaissaient, se nomment.
Pourtant je vous connaissais mieux
Que je n’ai jamais fait des hommes,
Le calme de l’Éther je l’ai compris,
Jamais je n’ai compris le langage des hommes.
C’est l’harmonie qui m’éduqua,
Du frissonnant feuillage,
Et d’aimer je me suis
Instruit parmi les fleurs.
C’est dans les bras des dieux que j’ai fait ma
croissance.
Friedrich Hölderlin / Hymnes, Élégies et autres poèmes
traduit de l’allemand par Armel Guerne