VIVRE LE MOMENT
Par domcorrieras, le mardi 7 novembre 2017 - Poèmes & chansons - lien permanent
Dis-moi toi la frangée
L’étrangère aux baisers de varappe
Quand renverseras-tu les hérissements d’antennes
impuissantes plantées dans la croyance de tes lois
Quand disloqueras-tu l’absurdité de tes dédales
par des crépitations de forages amoureux
quand feras-tu de tes combes érodées un hâvre
d’impatientes frégates
Dis-moi toi la cariée
L’éteinte
La périssable
La bonasse
Quand accepteras-tu de couper tes ailerons de
boudoir qui ressemblent au matin à des chiffons
mal visités
Le soir à d’errantes antiquailles…
Belle
Ma belle
Viens vers mon ivresse originelle
Toi la méconnue des archets exaltants
Ensemble nous écoulerons sur le marché des
basses-cours tes fiancés de gloriette
Je deviendrai l’architecte de ta vigne odorante
Et nous constellerons tes faubourgs défaillants
de frôlements adultères
Ton seuil de fêlure hivernale mettra des châines
aux porteurs de ses plaintes
Des roues zélées sous la semelle de tes hésitations
Tes seins sans capes deviendront un hôtel pour
cigales
Nous serons le pourtour et le dedans
La contrée des feux d’artifice sans Avoir d’âges
Les illuminations visibles de tous
Nous aurons des enfants sans barrages
Montés d’affection comme des symphonies
Nous serons les irréversibles aliénés de la beauté
Les droites
La cassure des obliques
Les courbes lancinantes du dernier tremblement
des fous
Et nous vivrons chaque moment
Couchés assis debout
Mais nous vivrons LE MOMENT
C’est tout.
Alphonse Pensa / Les cathédrales en flammes