« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

J'ayme


 




J'ayme dedans un bois à treuver d'aventure

Dessus une Bergere un Berger culetant,

Qui s'attaquent si bien, et s'escarmouchent tant

Qu'ils meurent à la fin au combat de nature.

 

 

 

 

J'ayme à voir dans les prez, non leur belle peinture,

Mais un Belier cornu sa femelle foutant,

Et le Bouc echauffé sur la sienne montant,

Pour un si doux ébat oublier la pàture.

 

 

 

 

J’ayme à voir  dans les prez en un pareil effort,

Le Taureau qui se joint à la Vache si fort,

Qui voudroit, s'il pouvait, la percer d'outre en outre.

 

 

 

 

Le foutre est à mes yeux un printemps diapré, 

Au cœur un Paradis ; et si je ne voy foutre,

Je n'ayme plus ni bois, ni campagne, ni pré.

Valentin Conrart / Sonnets Gaillards et Priapiques (extrait des manuscrits de Conrart)