MORT D’AMOUR - MUERTO DE AMOR
Par domcorrieras, le lundi 11 septembre 2017 - Poèmes & chansons - lien permanent
À Margarita Manso
Qu’est-ce qui brille là-bas
par les hauts corridors ?
Ferme la porte, mon fils,
onze heures viennent de sonner.
Dans mes yeux, malgré moi,
quatre lanternes brillent.
C’est que ces gens-là
font les cuivres.
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Ail d’argent à l’agonie
la lune décroissante met
des chevelures jaunes
aux jaunes tours.
La lune appelle en tremblant
à la vitre des balcons,
poursuivie par les mille
chiens qui ne la connaissent pas,
et une odeur de vin et d’ambre
vient des corridors.
❊
Des brises de roseau mouillé
et une rumeur de vieilles voix
résonnaient sous l’arche
brisée de la mi-nuit.
Des bœufs et des roses dormaient.
Par les corridors seulement
les quatre lumières criaient
avec la fureur de Saint Georges.
De tristes femmes de la vallée
baissaient leur sang d’homme
tranquille de fleur coupée
et de jeune cuisse amer.
De vieilles femmes de la rivière
pleuraient, au pied de la montagne,
une minute insaisissable
de chevelures et de noms.
Des séraphins et des gitans
jouaient de l’accordéon.
Mère, quand je mourrai,
qu’on informe les messieurs.
Envoie des télégrammes bleus
qui aillent du sud au nord.
Sept cris, sept sangs,
sept pavots doubles
brisèrent des vitres opaques
dans les salons obscurs.
Pleine de mains coupées
et de petites couronnes de fleurs,
la mer des serments
résonnait, je ne sais où.
Et le ciel claquait les portes
à la brusque rumeur du bois,
tandis que les lumières criaient
dans les hauts corridors.
……………………………..
A Margarita Manso
¿Qué es aquello que reluce
por los altos corredores?
Cierra la puerta, hijo mío,
acaban de dar las once.
En mis ojos, sin querer,
relumbran cuatro faroles.
Será que la gente aquella
estará fregando el cobre.
❊
Ajo de agónica plata
la luna menguante, pone
cabelleras amarillas
a las amarillas torres.
La noche llama temblando
al cristal de los balcones,
perseguida por los mil
perros que no la conocen,
y un olor de vino y ámbar
viene de los corredore.
❊
Brisas de caña mojada
y rumor de viejas voce,
resonaban por el arco
roto de la media noche.
Bueyes y rosas dormían.
Sólo por los corredores
las cuatro luces clamaban
con el furor de San Jorge.
Tristes mujeres del valle
bajaban su sangre de hombre,
tranquila de flor cortada
y amarga de muslo joven.
Viejas mujeres del río
lloraban al pie del monte,
un minuto intransitable
de cabelleras y nombres.
Fachadas de cal, ponían
cuadrada y blanca la noche.
Serafines y gitanos
tocaban acordeones.
Madre, cuando yo me muera,
que se enteren los señores.
Pon telegramas azules
que vayan del Sur al Norte.
Siete gritos, siete sangres,
siete adormideras dobles,
quebraron opacas lunas
en los oscuros salones.
Lleno de manos cortadas
y coronitas de flore,
el mar de los juramentos
resonaba, no sé dónde.
Y el cielo daba portazos
al brusco rumor del bosque,
mientras clamaban las luce
en los altos corredores.
Federico Garcia Lorca / Romancero Gitano
traduit de l’espagnol par Yves Véquaud