AU ROUGE D’UNE BLESSURE
Par domcorrieras, le mercredi 6 septembre 2017 - Poèmes & chansons - lien permanent
Vois mer désempennée
Ma chair est découverte
Ouverte à la débauche du sang noir
Je vais vomir mes ultimes éclats de poète
sur cette feuille sensible à mon calvaire
Écrire en bleu les négligences de l’amer
Amants depuis longtemps
Ensemble nous irons fourbir nos péchés
contre les épées de l’enfer
Sachant pourtant que point n’en vaut la peine.
Mes mots sont saouls de la vinasse humaine
Comme nul ne fut jamais.
Il me vient tant envie de le hurler
Qu’aubaines et tourments se signent des deux mains
Que des chaires s’enflamment dans maintes
cathédrales
Tant il fait mal au rire de mes années.
Dieu si vous êtes vraiment ce que l’on dit de vous
Ne laissez pas aller à la débâcle un môle
encore debout
Il est l’écervelé du tout dernier radeau
Le miracle dodu
L’espéré de toutes nos repentances.
Vois mer désempennée
L’outrageante lumière sur mes ruines
Mes barbelés
L’obsédante figure teintée du gris sauvage
que l’on ne défait plus
Ce visage fou qui te regarde
Regarde
Il a mille ans de déchirures
Et c’est le mien…
Vois mer désempennée
Je vais de sillages flous en claques de rebelles
Je vois des villages-clous plantés à même le rêve
Des maux déambuler vers la bêtise
Même la mort n’a plus de prise
Et la robe de sa belle part seule dans mes
canaux à la dérive.
Oh vous qui connaissez mon nom
Ne laissez pas teinter de rouge les murs
de ma raison
Elle vaut encore une blessure.
Alphonse Pensa / les cathédrales en flammes