Mes Petites amoureuses
Par domcorrieras, le mardi 5 septembre 2017 - Poèmes & chansons - lien permanent
Un hydrolat lacrymal lave
Les cieux vert-chou :
Sous l’arbre tendronnier qui bave,
Vos caoutchoucs
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Blancs de lunes particulières
Aux pialats ronds,
Entrechoquez vos genouillères,
Mes laiderons !
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Nous nous aimions à cette époque,
Bleu laideron !
On mangeait des œufs à la coque
Et du mouron !
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Un soir, tu me sacras poète,
Blond laideron :
Descends ici, que je te fouette
En mon giron ;
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J’ai déguelé ta bandoline,
Noir laideron ;
Tu couperais ma mandoline
Au fil du front.
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Pouah ! mes salives desséchées,
Roux laideron ;
Infectent encor les tranchées
De ton sein rond !
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Ô mes petites amoureuses,
Que je vous hais !
Plaquez de fouffes douloureuses
Vos tétons laids !
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Piétinez mes vieilles terrines
De sentiment ;
— Hop donc ! Soyez-moi ballerines
Pour un moment !…
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Vos omoplates se déboîtent,
Ô mes amours !
Une étoile à vos reins qui boitent,
Tournez vos tours !
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Et c’est pourtant pour ces éclanches
Que j’ai rimé !
Je voudrais vous casser les hanches
D’avoir aimé !
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Fade amas d’étoiles ratées,
Comblez les coins !
— Vous crèverez en Dieu, bâtées
D’ignobles soins !
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Sous les lunes particulières
Aux pialats ronds,
Entrechoquez vos genouillères,
Mes laiderons !
Arthur Raimbaud / POÉSIES (FIN 1870-ANNÉE 1871)