issinakimourupaçavéku
Par domcorrieras, le dimanche 27 août 2017 - Poèmes & chansons - lien permanent
Quelle trace tu laisses quand tu passes
même une fois
quelle trace tu laisses sur un banc de
café
qui t’assied chaque matin
quelle empreinte dans la pluie
quel souffle dans l’air
quel poids sur le bitume
quels visages empreintés
quels reflets dans les vitrines
quel bruit sur trottoir
quelle plume as-tu perdue
combien de pas d’ici à là
qui t’a vu passer
qui te verra venir
quels talons quelles courses
que perdras-tu de toi
que trouveras-tu de toi
qui rencontres-tu
où t’arrêtes-tu
où vas-tu chaque jour
où iras-tu ce jour-là
où allons-nous
d’où sortiras-tu
reviendras-tu
quelle fleur à ta boutonnière
quelle chanson à ta bouche
qui embrasse qui
qui passe le plus les hommes les
femmes les enfants
qui marche le plus sur trottoirs
qui traverse sur passages
qui marche à côté
qui attend que le feu soit vert pour
piétons
qui n’attend pas
qui peau cible danseur de tes possibles
quel cri troue la nuit
qui crache sur qui
qui crache par terre
qui marche et tombe d’un seul coup
tombe
qui suspend sa route à quel corps
couché par terre
quels deux ici s’arrpêtent
pour vertige bouche à bouche
quel cœur est mon tambour
quels regards quels corps se touchent
et se perdent
quel amour tant d’amour avons-nous
besoin pour passer
qui ici ferme yeux qui les ouvre première
fois
qui t’harangue
qui te guette
qui t’insultes
qui t’aime à sa fenêtre
qui tu aimes à sa fenêtre
quelles lumières sommes-nous de notre
propre nuit
quelle jupe tu portes
quelles chaussures quel bonnet quel
silence
quel masque quel voile cache qui
qui j’oublie qui
qui joue musique à sa fenêtre
qui laisse papier à terre
qui ramasse quoi
qui sort de voiture parquée
qui prend voiture
qui prend bus et descend
qui court dans la rue
pourquoi tu cours
comment tu passes
fais-tu un détour
rends-tu visite
troues-tu ta chaussette au clou de ton
plancher
qui passe derrière les murs
tandis que je marche dans rue
quelle tête dort à côté de la mienne
autre côté du mur et qui ne le sait pas
es-tu là en secret
né quand mort quand
quand tu mourras
quand tu naîtras
quand tu es né
qui sait qu’ici tu passes
quelle main tient ta main
quelle main tient rien tient plus à rien
combien sur ce pavé de pieds déjà
passés
combien encore y passeront
la pluie
lave
nos vies
Laurence Vielle in REVU la Revue, N° 3
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