Sommeil en Slovénie
Par domcorrieras, le jeudi 24 août 2017 - Poèmes & chansons - lien permanent
Pendant sommeil, rien ne bouge.
Mais avant tu fais semblant
de vivre et de respirer.
Bientôt, toute force
t’abandonne, te laisse inanimé
dans ce pays d’ombre très incertain.
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S’approche à pas de loup
ce sommeil assaisonné de silence.
Tu résistes, mais au fond de toi
tout est déjà défait, abandonné.
S’évanouit la lumière.
Et se perdent les mots.
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Sommeil à sommeil, éparpillé,
qui envahit tous les membres ;
fait-il semblant de s’éloigner ?
Pourtant l’œil se ferme
et je ne sais quelle torpeur
m’emporte au delà de moi-même…
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Sommeil : des taches rouges
et de curieux tremblements
assaillent toute la peau.
qui glisse quelque part ?
Se réveillera-t-on lucide
quelque jour, quelque nuit ?
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Vie à l’envers : sommeil têtu
qui ne crée aucune algarade,
qui rend le corps léger,
corps oublié soudain
qui semble encore frémir.
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Tout est prévu pour le sommeil :
autres corps disparaissent,
l’œil lui-même est noyé
de bleu fluide ou d’eau stagnante.
rien ne court sous la peau.
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Comment dessiner le sommeil ?
Une anguille se love avec lenteur
à l’intérieur du crâne et de son ombre.
Tout est facile à présent :
par milliers picotements apparaissent.
Plongeon du dormeur dans la nuit.
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Sommeil d’un coup, d’un soc,
avec vrilles, vibrations, vertiges.
Et l’on ne peut qu’abandonner
raisons, déraisons, défaites.
Sens commun vole en éclats.
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Sommeils amoncelés
font-ils sommeils plus drus ?
On dort mieux ici
dès qu’on rêve à la nostalgie.
Nostalgie de Slovénie.
Slave amour amer…
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Entre veille et sommeil
tu touches ton propre corps
avec d’autres mains
que les tiennes toujours pareilles.
Tu trouves encore la foudre
qui t’exalte et te lacère.
Jacques Izoard / Lieux épars, poèmes inédits (extrait)