« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

L’ENTERREMENT


 

 

 

vidé ce vieux sac où j’avais

19 stylos japonais & des

revües journaux dü choco

lat en cas de panne d’éner

gie oh pondéra

ble vie Oh l’irrempla

ssable qui chaque jour encor

m’animait !… Alors installé à 

l’éternelle brasserie dü Chou-fleu

ri je m’explorais l’intérieur & aussi

parfois l’extérieur : ça n’a donné

qu’un ou 2 aperçüs vertigi

neux qu’allümait ü

ne MÉLANCOLIE à travers

sanglots retenüs… Et le

Ziegelkafé trop bruyant m’a gêné j’a

vance pas Dehors l’on voyait l’a

dorable journée qui a lieu dans sa

brümeuse marée (veux-je pas

dire d’un [e mariée)… Quel bonheur

au coin de la rüe m’apparaissait

l’ütopie qu’à petits pas le cheval

portera en terre (manteau dü cheval

brodé d’ossements & frappé

de lourds flambeaux) c’était

belle majesté ce corbillard si

lentement passerait… Qui k’on porte là ?…

— « Un troubadour neudorfois dont le nom

n’est pas venü jüsqu’à vous Il n’a

chanté qu’à petite voix & sa

famill[e s’est dispersée ». — Que le Ciel

n’oublie pas cet être-là (il

n’était pas méchant) & son corps

n’aggravera pas le SOLEIL !…  

Jean-Paul Klée / Décembre difficile