« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

QUELLE MERVEILLEUSE VÉRITÉ CE SERAIT


 

 

 

 

Quérir au levant des tendresses

Assez d’amour pour ceux des vieux marins

 

Planir un mal tordu

Par un soufflet poli

Jusqu’à tant que naissent des gerçures

Puis prendre des deux mains

Un if de chaume béni

Entouré de marmaille dégrafée

Sans pour autant s’assagir

 

Polir ensuite une auréole sanguine

Pour estomper l’œil divin

L’ordre désigné pour les saints

Dans leur temps de marioles cellulaires

 

Agripper sans printemps sans été sans raisons

Les cerises les plus belles

Que cache le vent des fous

 

Colmater d’un coup de sein ferme

Le chœur des pompeux oratoires

Sans oublier de guérir la grossesse régulière

Des monnayeurs d’humanité

 

Flétrir encore la vanité des dieux

Jusqu’à l’éclatement du sérail

Qui leur sert lieu d’audaces

 

Ouvrir le verbe opaque

Sur la clarté féérique

D’un baiser jardiné si finement

Qu’aux soupirs des morsures

Les allées en vacillent

 

Partir enfin vers ta passerelle

Qui aboutit à la semence unique

Démesurée inviolable indestructible

Des musiques qui illuminent

 

Et fleurir d’une superbe humilité

Les bontés que l’on prodigue aux prochains…

Quelle merveilleuse vérité ce serait…

Alphonse Pensa / Les cathédrales en flammes Imprimé par Jean Vodaine (merci à Claude Billon)