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Nus déchirant les jours

et les visages nus

déchirant le temps et l’espace

oh je voulais tant donner tant

de la douleur du désespoir…

et les morts où sont-ils

nus déchirant 

et les jours

les nuits sans sommeil

et les fleuves sans eau

et les yeux sas visage

jusqu’au froid jusqu’au crime

comme la chair quitte les os

et les roses sans rose

sans larmes plus jamais

jusqu’à l’ultime…

et les hommes sans femmes

et les fleurs sans mal

toutes

toutes les nuits sans sommeil

parce qu’elle remue la nuit

solitaire au fond du cerveau…

mais qui sommes-nous

tremblants devant le miroir

et vers quel épouvantable soleil

marchons-nous

parce qu’elle remue la nuit

solitaire au fond du cerveau

où sont tous nos silences…

…/…

Gilbert Vautrin / Anges et Corbeau (extrait)