« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Le regard


 

 

 

 

Que de cris que de tonnerres

Pour le détourner de son but

Que de murs de frontières

Pour le stopper net

Pour l’éloigner de sa trajectoire

Que de chevauchées

De traversées de désert

Pour l’imposer à d’autres pupilles

A d’autres territoires

Que de logorrhées de blablas

Pour en faire des étendards

Que de conflits de guerres

Pour dicter comment voir

Pour casser l’iris à travers des miroirs

Que d’affreux cauchemars

Ont transpercé les yeux des rêves

Les rêves de l’œil qui contemple

A travers  les mille prétendus regards…

Alors qu’il nous suffit

De faire un pas vers nos compères

S’arrêter un moment sur un trottoir

Se réunir devant un comptoir

Regarder en nous

Faire la fête aux préjugés

Pour  jeter un regard unique et nu

Sur cet homme aux mille facettes

Qui n’est enfin de compte qu’un squelette.

Kader Rabia