« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

MURS, OUI, TREMPÉS AU FEU


 

 

 

 

Mûrs, oui, trempés au feu et cuits,

Et sur terre éprouvés sont les fruits; et il est une loi

Que tout aille en dedans, ainsi que les serpents,

Prophétique, rêvant sur

Les collines du ciel. Et tant de choses

Sont comme sur les épaules

Un faix de bois

A porter. Mais les chemins

Sont mauvais. C’est que vont de travers

Tels des chevaux de sang, les éléments

Prisonniers et les lois

Antiques de la terre. Et toujours vers l’inentravé

S’évade une nostalgie. Mais tant de choses

A porter ! Et nécessaire, la Fidélité.

En arrière, pourtant, et en avant nous ne voulons

Point voir. Mais nous laisser bercer

Comme sur une barque dansante de la mer.

Freidrich Hölderlin / Hymnes, élégies et autres poèmes