« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

… CHANGEONS TOUT CELA !!…


 

 

 

 

je bülle, déambüle liane d’eau qui vaguement va

de-ci de-là, le long de la cathédrale Falbalas, le long

de la rivière où passe l’Ami Fritz ou la Süzel, j’ai déjà dit

des choses comme ça ; peu me chaut car la vie n’est-ce pas

n’est qu’üne confüse « mélangerie » où parfois comme dans les 

                                                                                  [Sulfures il y a

de • la • neige • qui • tombe • sür • le Sahara ?… D’üne rüe à la

via romania mon bec / de / colibri faiblement boîte bütinant

l’or invisible qui (ange blond) traîne parmi les arbres les toits ;

mais je ne vous parle que de ça, Soleil Soleil,… vous en avez pas

jüsqu’aux ch’veux, vous ?… Et la vie doncques elle / ne / vous

rengaine pas ?… Dans le Carré d’Or il y a

un Wynstub dédié au Golgotha, s’haïcliche Graab & la place dü

marché-Gayot est envahie büveurs de cafés sodas ou grena-

dines les gens lézardent partout à la terrasse dü

Perroquet bleu / dü / Cornichon-masqué, fümeurs étüdiants qui

parfüment ici üne heure de leur vie !…

                            Quant à moi vieux Bohême je

fleuris vers le Faisan doré, je note tout ce que j’entrevois...

(même les püces des chats) les araignées qui la nuit sür le pont W…

broderont la Voie-Lactée ?… Bientôt faisandé je ne me relirai

même pas & je sürveillerai d’un œil distant & lassé… l’…

évolution de la Société // les // soubresauts jamais finis de sa

crüauté / son / auto-pha-

gie !!!… ô désastres programmés !!… ce qui viendra,…

CE / QUI / VIENDRA / nous / tous / nous ÉCRASERA !!!…

Qu’y puis-je, minüscüle moi ? Je me réfügie dans le

songe saumon qui peu à peu ce soir(e) va

envahir l’air & le ciel par-dessüs les

vieux toits nüancés tabac, ô tristes fal-

balas, ô sinistres farfelüs,…

nous n’avons plüs le choix !… Il faut

 

 

 

 

changer tout cela,       changer

tout cela !!!….

Jean-Paul Klée / poëmes de la noirceur de l’occident / I l’éboueur ébloui