Comme un oiseau désemparé (Rap)
Par domcorrieras, le jeudi 27 avril 2017 - Poèmes & chansons - lien permanent
J’ai vu le jour couru la nuit casquette au crâne et cheveux ras
la clope au bec
Comme un oiseau désespéré
J’ai r’pris mon souffle
Avec un air désemparé
et j’ai marché et j’ai volé derrière le pont des fusillés
Tu sais Nancy, c’est la Lorraine
C’est le 5 4, c’est le 5 7 et les cités industrielles
Je vis pour elles
Pour la noirceur de mes rue grises
Et pour la pluie et pour pour la pluie quand je me tise
À croire que moi, tu vois, j’ai perdu ma jeunesse
Plus rien m’excite, même pas, les jeans aux jolies fesses
Les belles filles, le soir, ont un goût bien amer,
Et je me noie, l’espoir, a plongé dans la mer
Je suis un vieux marin à terre qui recherche la lune,
Au lieu de cela je perds mon temps avec ma plume
La dépression m’a prise au cou comme un couteau sous la gorge
Mais le couteau c’est moi c’est c’est c’est moi le couteau
J’ai r’pris la route, j’ai recherché d’autres chemins
Dans d’autres vers, j’ai voulu cracher mon venin
Car c’est comme ça, un joli spleen, ça se déverse,
ça se boit, ça se brûle, et on en fait de belles averses
Tristesse tristesse, bonjour tristesse,
Françoise Sagan le disait bien, la mort c’est toujours la fin
Moi le matin j’me réveille j’pense à rien
Y a qu’mes pulsions qui me murmurent que ça vaut rien
Y a qu’mes médocs qui me disent qu’ça sert à rien
Et y a l’amour qui m’dit que j’trouvrai rien
Moi j’fais qu’ça fils de pute
J’traîne, les librairies noires
Les deux mains dans mon fut
Et le soir quand il est tard
À vrai dire je crois bien qu’j’ai perdu mon chemin
Et mourir me dit bien quand elles dorment entre mes seins
Pas une ne me comprend
C’est la guerre c’est trop dur c’est trop grand
Et j’ai roulé et j’ai marché vers des allées bien prohibées
j’ai vu des anges ensanglantés et des tableaux de Michel-Ange
Dans les délires d’archanges,
Le pet’ entre les phalanges
Crois-moi j’ai même pas vingt piges
Mais je porte des vestiges
Moi j’fais qu’ça fils de pute
J’traîne, dans mon désespoir,
Les idées bien trop belles
Et bien pleines de fiel
À part ça, j’ai rien dit,
Je me tais, et j’écris,
Des poèmes maudits
Qui parlent de ma folie
La dépression m’a prise au cou comme un couteau sous la gorge,
mais le couteau c’est moi c’est c’est c’est moi le couteau
Nahida Bessadi / REVU la revue - N° 3