« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

REMONTÉE DES FONDS - I


 

 

 

 

… Marcher seul parmi les seuls dans ce monde urbain impitoyable et haï jusqu’aux portes du naufrage…

 

Ne connaître que solitude, quotidienne survie, errance, refus, privations, désespoir…

 

Chercher une issue au gâchis, au massacre de toute existence, piégé par la nécessité commune, la durée sociale, au fond du labyrinthe interminable.

 

Être à l’écoute, avec ses semblables, de toutes les pulsations du Vivant. Car la Vie n’est pas encore, engloutie dans une société d’illusions, créatrice de terreurs, de souffrances…

 

Les mots ne restitueront pas la descente aux enfers.

 

Se propulser dans le futur nécessitant une transformation profonde, sincère, individuelle et collective que seuls l’expérience, la recherche hominale, l’amour, dans le Réel, peuvent vous faire acquérir…

 

Le néant est pire que la mort.

 

Dans ce monde sans espace, sans avenir nous assistons à la lente agonie de l’espèce humaine, à son suicide au jour le jour et à la destruction progressive des Êtres en mutation.

 

Refuser cette fatalité, marcher encore, sans faveurs. Présever l’âme rebelle, fracturer le Social. Trouver un Passage…

 

Lentement avec la force d’aucun espoir : se redresser !

 

Recommencer…

 

Marcher, voyager, chercher à devenir un transfuge, vivre autrement, écrire clandestinement, dans l’urgence, la nécessité… Dériver, traverser le Réel.

Se propulser dans le futur !

Didier Manyach / Remontée des fonds (extrait)