Cependant que je contemplais
Par domcorrieras, le dimanche 29 janvier 2017 - Poèmes & chansons - lien permanent
Cependant que je contemplais les fossile incrustés
il me vint à l’esprit des inclinations délétères
Ce roc, se pouvait-il
qu’il fût celui où Lamartine médita ? À quoi bon
alors
en vanter la dureté ?
Et ce nautile, que pouvais-je bien en écrire
qui n’eût pas été déjà ressassé ?
Ce sentiment de plénitude, combien l’avaient
éprouvé auparavant et
n’était-il pas simple réponse hormonale à des
stimuli millénaires ?
Un amour perdu, certes — mais combien
d’humains
ressentent ce qu’il importe de vanter ? Lassitude
d’un déjà-vu abyssal. Résignation
devant les excès du passé
dans les dictionnaire poussiéreux
se cachent les illusions des poètes. Il suffit d’un
instant
pour qu’ils les perdent
C’est alors avec les ongles
avec les dents
qu’il faut arracher les mots au banal
Gratter — frotter — polir
les diamants les plus rudes d’un filament de
kératine. Supplier
le rhinocéros de son aide s’il le faut. Implorer
l’eau, pour qu’elle fasse son office
en quelques heures au lieu de quelques millénaires
Forgés par d’autres, les mots sonnent creux si on
les serine
à moins de les libérer de la gangue qui les enserre.
Mais il faut
l’attaquer au marteau
renoncer à la violence feinte des katas
payer de sa personne
tailler à vif — alors même que les ferronniers
disparaissent
Creuser, forer encore !
dans les schistes que n’ont pas explorés ceux dont
la fortune
a été bâtie sur les gisements facilement
exploitables. Au risque
d’étouffer de gaz asphyxiants
le peu de lecteurs qui restent
La poésie, un sport de combat,
non ? DÉJÀ PRIS.
Florent Toniello / FLO[TS]