« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

L’ENSOLEILLADE


 

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1

 

Dans les Âges successifs du sol

Dans les racines de son Double

Dans l’incendie des mondes

propagé sur la terre…

 

Sur l’abîme d’un visage

comme une lance plantée dans l’ombre

 

Sur les sables enfermant un corps

respirant dans les fonds…

 

… puis ces comètes éteintes

dans le château solaire

 

La neige carbonique recouvrant

des villes flottantes

 

leurs mains fouillant les décombres.

 

 

2

 

L’Heure teintait au nadir des vies antérieures…

 

Elle apparut dans l’ovale d’une fenêtre

à travers les rayons d’or

 

Libérant le noir désir de l’orage en toi.

 

Comment peux-tu murmurer ainsi son nom :

Celle qui se dénude dans tes membres ?

 

… Oh n’entrez pas dans le royaume

avant que la terre nous recouvre !

 

Et que les climats se dissipent à l’avant du navire

comme la voile des abysses…

 

 

3

 

Dans la géométrie de la pensée

Sous la pierre tombale

Dans la forêt des limbes

Dans la lumière

 

JUSQU’À L’ENSOLEILLADE…

 

J’habite la déchirure des régions disparues

les drailles et les frontières

le fleuve tumultueux

les cendres encore tièdes…

 

La Vie reviendra-t-elle ?

Je gis, au milieu du Temps, dans son devenir…

Didier Manyach / Migration Piraterie et Merveille de Grâce in Tanker 6