« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Oasis


 

 

 

 

Explorateur de l’introuvable Moi,

je me promène en palanquin ;

les oiseaux bleus sont mes amis,

les bagues de mes doigts ma nourriture.

 

Pour compagnon, j’ai le présent

et pour guides les heures Plus-Loin…

Ma femme est la treizième merveille

d’un harem en forme d’étoile.

 

Mes porteurs s’appellent oublis ;

ils chantent une chanson couleur d’eau,

qui entre dans mon cœur avide

par une porte d’or sensible.

 

Mes chiens, Caresse et Mensonge,

se tiennent toujours à mes côtés

et traînent une écharpe rose,

reste d’un amour incestueux.

 

Et je prends le chemin facile,

semblable à tous les chemins,

qui s’éloigne des douze douleurs

et se rapproche de la Fin.

Francis Picabia / Thalassa dans le désert