« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Je cherche quelqu’un


 

 

 

 

 

 

Submergé de désirs, mon âme sanglote,

Je n’ai jamais trouvé cœur aimant,

Mon âme sanglote.

 

Je cherche Quelqu’un, sans savoir qui,

Les minutes s’envolent, le Printemps s’évanouit,

Et j’ignore qui je cherche.

 

Le cœur découragé, je persévère, haletant,

Je cherche Quelqu’un dans l’Infini,

Je cours sans cesse, hors d’haleine.

 

Mes larmes coulent — bientôt, elles tariront,

Mes désirs m’emportent au loin,

Mes larmes tariront.

 

Un jour, accablé, je m’arrêterai,

Mes yeux se fermeront, je ne verrai rien,

Ce jour-là, je m’arrêterai.

 

Mon âme s’engloutira dans l’Infini,

Je cesserai de désirer l’Unique,

Dans l’Infini.

 

 

 

31 octobre 1921

Attila Jószef / Le Mendiant de la beauté
traduit du hongrois par Francis Combes, Cécile A. Holdban, Georges Kassai.