SAINT FRANÇOIS D’ASSISE
Par domcorrieras, le dimanche 23 octobre 2016 - Poèmes & chansons - lien permanent
Quel dommage qu’on n’ait pas encore inventé
le Linguaphone de la volupté !
À présent que la « nature » s’amenuise, que le vent se fait rare
et que les humains se désagrègent dans des forêts illusoires
La haute sagesse voudrait que les saints se réconcilient
avec leur corps
afin qu’ils puissent à nouveau entendre le verbe des anges
tomber comme une douce pluie printannière
à l’heure où toutes les connaissances sont en feu…
Ne dites pas : il y aura une justice pour nous aussi.
N’attendez rien de la politique ni de la science
rien. Le nouveau monde n’est que
le revers de l’ancien.
Ne vous fatiguez pas pour rien.
Moi avec ma beauté
j’abolirai la notion de livre;
j’inventerai de nouvelles fleurs
que j’irai cueillir au fond de mes entrailles
et je sacrerai reine à l’angle de mes cuisses
la rose publique.
C’est d’elle que se lèvera le vent
de la chasteté véritable
à laquelle très peu d’hommes survivront
mais les oiseaux eux oui,
en picorant la pointe de mes seins.
À chaque époque, son saint François d’Assise.
Maria Néféli, 1978
Odysseas Elytis / Le soleil sait - Une anthologie vagabonde
traduit du grec par Angélique Ionatos