Áron Jószef m’engendra
Par domcorrieras, le samedi 15 octobre 2016 - Poèmes & chansons - lien permanent
Áron József m’engendra,
lui, le savonnier, qui maintenant
sur le Grand Océan
fauche les herbes parfumées.
Borcsa Pőcze m’enfanta,
et fut rongée par le mal,
brosses à mille-pattes,
lui ont récuré le ventre.
J’ai aimé Luca,
mais Luca ne m’a pas aimé.
J’ai pour tout meuble des ombres
et comme ami, personne.
Mon mal ne s’aggravera pas,
c’est en mon âme qu’il se tient —
et pour toujours je vivrai
idiot et abandonné.
Début 1928
Attila József / Le Mendiant de la beauté
traduit du hongrois par Francis Combes, Cécile A. Holdban, Georges Kassai.
Illustration : Attila Joszef, par Vince Korda. Paris, 1927. Musée littéraire Petofi, Budapest.