DEVANT LE VIN
Par domcorrieras, le jeudi 6 octobre 2016 - Poèmes & chansons - lien permanent
Ami, croyez-moi, n’écartez pas cette coupe !
Le vent printanier arrive tout souriant.
Pêchers et pruniers, telles de vieilles connaissances,
Inclinent leurs fleurs et vers nous les entrouvrent.
Les gais loriots chantent dans les arbres verts ;
La lune brillante observe nos coupes d’or.
Nous étions hier des jeunes gens au teint rose ;
Voici qu’aujourd’hui les cheveux blancs nous vieillissent.
La ronce envahit le palais du roi de Tchan ;
Les cerfs vont paissant la terrasse de Kou-sou.
Dans ces vieux palais des empereurs et des princes,
Les portes à étages n’enferment plus que poussière !
Pourquoi refuser de boire cette liqueur ?
Où sont maintenant les hommes du temps passé ?
Li Po (701-762) / Anthologie de la poésie chinoise classique