MUÍPITI
Par domcorrieras, le lundi 16 mai 2016 - Poèmes & chansons - lien permanent
avec l’île pour toi
Là où reposent toutes les armes. Un palmier
harmonise notre rêve. L’ombre.
Où je suis moi-même. Lent et nu. Sur
les eaux éternelles. Où je ne suis jamais allé et où les anges
jouent aux bateaux avec des livres comme des mains.
Où nous mangeons le dernier quartier acidulé
des réthoriques inutiles. Là où nous sommes inutiles.
De purs objets naturels. Un palmier
en verroterie sous le soleil. Qui chante.
Là où dans la nuit l’île abrite tous les isthmes
et les voix s’agitent. la statuaire inguinale
maconde* jaillit. Non pétrifiée.
C’est où je suis dans ce poème sans jamais y être allé.
Ton nom que je crie en me moquant du nom.
De mon nom annulé. Les coraux t’annoncent.
Et je me perds. Et je suis nu. Lent. À l’intérieur du corps.
Un palmier s’ouvre au silence.
Là où je connais la mâchoire qui saigne. Où les léopards
font naufrage. Le temps. La cigarette qui tire
dans les poumons. La terre gorgée. Qui jaillit. Rouge.
Là où je me confonds avec toi. Enfant pliant
sous le poids d’être un homme. Un palmier bleu
au front humide. la mémoire de l’infini.
Le repos s’interroge lui-même. Ecoute.
La ronde mais aucun avion n’est parti. là où noius sommes.
Où les oiseaux sont des oiseaux et où tu dors.
Et je flotte sur des sanglots de syllabes. Où
je fuis ce poème. Un palmier de feu.
Dans l’île. Incendie notre nom.
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*Maconde : peuple du nord du Mozambique
Luís Carlos Patraquim/18 + 1 poètes contemporains de langue portugaise
traductions d’Isabel Meyrelles, Annick Moreau & Michel Riaudel