« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

- Épouillons les poètes !


 

 

 

 

 

Palha rimada d’una tèmpora complida

D’a la caucina grelha la sieu nòva vida

Mond va devessar. Regaunhant, mascarat

Dai poètas per lu desemplicar

 

D’ai flaras, lo paure àngel malancónico

Se’n torna folaton, mai de nuech, còsmico

Ensinda va la vida a l’alegria, lo cuòr si desgruna

 

Levat en lo fra-temps dai ratas dau destin

Pissa, e si plora pi sus lo mond mesquin

 

- Poetam lu peólhs !

- Peölham lu poètas !

 

 

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Paille rimée d’une saison révolue

Sa nouvelle vie bourgeonne dans la chaux

Le monde va se répandre. En les singeant, déguisé

Il est revenu aux poètes pour les dépendre

 

Pauvre ange mélancolique, d’entre les flammes

S’en retourne, feu-follet, la nuit la nuit, cosmique

Ainsi va, doucement, la vie, de lune à lune

Du drame à l’allégresse, le cœur se décortique

 

Entre temps, enlevé par les chauves-souris du destin

Il pisse et puis il pleure sur le misérable monde

 

- Poétisons les poux !

- Épouillons les poètes !

Jànluc Sauvaigo (Joan-Luc Sauvaigo) / crònicas sotrani - chroniques d’en dessous
Illustration : Couverture de Lalin, une formidable BD dessinée par Baudoin sur un scénario de Sauvaigo