« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

PORTRAIT

 

 

 

 

 

 

Tu es la lune à la bouche rouge,

la terre avec la mer sur ton dos,

tu es la nuée de la montagne.

 

Marcher dans les rues de personne

dans le silence qui doucement se lézarde.

Sentir que la poussière descend

de l’arbre généalogique de la nèfle,

 

voir la brume s’emplir de volcan

dans la pluie qui tombe en disant

qu’elle n’aime pas tomber. Chacune de ces

cours sait comment s’animent les

 

fourmis. Chacune de ces pierres

fut splendeur et désastre, car ici

la quiétude est une rivière de mousse qui

 

court dans une ruche, une traî-

née de nuages née brusquement

avec l’envie de se nicher dans les cheveux.

Francisco Hernández
traduit de l’espagnol (Mexique) par Christine Balta