« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Je parle à n'importe qui

 

 

 

 

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DEMAIN DEMAIN DEMAIN DEMAIN

 

Comme une fleur venue d’on ne sait où, Petit

Fanée déjà pour moi, pour toi dans les vitrines

Dans un texte impossible à se carrer au lit

Ces Fleurs du Mal dit-on que tes courbes dessinent

 

Vos constitutions

Ma constitution

J’ai la constitution d’un âne de trente ans

C’est vous dire l’objectivité de mes braiments

 

Vos morales toujours les Vôtres

Votre café au lit au croissant au petit coup jette-

m’en donc encore un p’tit

Vos chemises échancrées qui plissent sur le pressing,

le premier à gauche dans votre quartier

Les pressings de droite tu ne peux pas les supporter

Ils plissent de travers T’as l’air d’un cerf-volant

Tout ce qui vous muselle

Tout ce que vous adorez

Tout ce qui est votre mort quotidienne

Je suis ma mort Tu es ta mort Il est sa mort Nous

sommes notre mort

Et votre mort aussi

Quant à leur mort, qui s’en prévaut ?

Tout cela pour moi c’est terminé

 

DEMAIN DEMAIN DEMAIN DEMAIN

 

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Léo Ferré / Je parle à n’importe qui (extrait)