« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

AIR DU GRAND AIR

 

 





    Je l’attendais, ce vent, je l’espérais toujours, ce vent,

le seul bon vent, le vent des aventures.

 

    Mais rien. En bourrasque folle est venu l’amour !

— Gais tourbillons ! — Oui, ça dure ce que ça dure.

 

    L’amant aux courants d’air, on l’est si peu de jours. On

est si peu de jours un fol d’Estrémadure.

 

    Chu maintenant des hauts balcons éventés dur, au pied

de ma tremblante échelle à troubadour

 

    — le vent du soir bouffon chantant loin ses turlures

— amant déséventé, rêvé-je au vent toujours ?

 

    petit vieillard sucré, je rêve confitures.

 

 

Expo 37.

Paul Fort / Ballades du beau hasard